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le Vendredi 8 novembre 2002 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Société

Parlement franco-canadien de l’Ouest et du Nord Les T.N.-O. n’y seront pas

Parlement franco-canadien de l’Ouest et du Nord Les T.N.-O. n’y seront pas
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Une discorde à saveur politique empêche les jeunes franco-ténois de participer au Parlement franco-canadien de l’Ouest et du Nord.

L’équipe de six délégués des T.N.-O. ne siègera pas cette année au Parlement franco-canadien de l’Ouest et du Nord, car la Fédération Franco-TéNoise (FFT), qui chapeaute les participants des T.N.-O., n’a pas voulu se plier aux clauses du protocole d’entente de l’organisateur de l’événement, le Consortium Jeunesse du Nord et de l’Ouest (CJNO). La bisbille a éclaté deux semaines avant la tenue de l’événement, qui se tient à Edmonton, du 8 au 11 novembre.

La FFT a rejeté quatre clauses du protocole d’entente, qui a été établit au cours de la dernière année par les six membres du CJNO. Deux principales clauses sont à l’origine de la prise de position de la FFT : l’une concernant le partage du déficit et l’autre concernant l’approche en matière de drogue et d’alcool. Daniel Lamoureux, directeur général de la FFT, affirme que le CJNO a exclu les jeunes des T.N.-O. de l’activité.

La décision a été prise par l’ensemble des membres du CJNO, qui se sont rassemblés à Aylmer, au Québec, le 31 octobre dernier. Selon la directrice générale de Francophonie Jeunesse Alberta (FJA), Renée Lévesque, l’hôte de l’événement, les partenaires n’ont pas accepté que la FFT impose ses conditions alors que l’organisme n’a pas participé à l’élaboration du protocole d’entente. « Nous nous sommes entendus ensemble, mais les T.N.-O. n’ont jamais participé à nos réunions. »

La Fédération estime, de son côté, que le dossier de la jeunesse n’a pas pu être suivi de près au cours de la dernière année, car il n’y avait pas, jusqu’à tout récemment, d’employés au Conseil de coordination jeunesse. « Dans toutes les autres provinces ou territoires, il y a une personne-ressource qui est embauchée pour s’occuper des jeunes, a indiqué Daniel Lamoureux. Nous, on ne peut pas faire ça, on n’a pas de ressources. » Une situation que reconnaît le CJNO. « On a certainement compris que M. Lamoureux a beaucoup de dossiers, alors le dossier du CJNO n’était peut-être pas le plus prioritaire sur sa liste », a laissé entendre Renée Lévesque.

La pomme de discorde concerne les clauses du protocole, qui délimitent la participation des membres aux activités du CJNO. Selon l’une des clauses rejetées par la FFT, le déficit, s’il y a lieu, doit être absorbé par les partenaires. Pour la FFT, c’est comme signer un chèque en blanc. « Ça veut dire que les organisateurs, à Edmonton, peuvent se payer du luxe, peuvent y aller à fond. Ce n’est pas grave, car ce sont les autres qui vont éponger une partie du déficit », explique son directeur. Renée Lévesque, réfute cette affirmation. Lors de l’élaboration du protocole, les partenaires ont convenu ensemble que le déficit ne pourra pas dépasser 5 % du budget initial. Puisque le budget est de l’ordre de 45 000 $, les partenaires pourraient, au pire, se voir refiler une facture de 375 $. « Il n’y a jamais eu de déficit depuis l’existence du Parlement jeunesse », a-t-elle indiqué.

L’une des autres clauses à l’origine du différend concerne la loi fédérale en ce qui a trait à la consommation de drogue ou d’alcool chez les mineurs, qui prévoit que tout jeune surpris en train de consommer de la drogue ou de l’alcool verra son cas transféré aux forces de l’ordre. Ce règlement fait également partie de la liste des règlements de la FJA. La FFT reproche au CJNO de ne pas se comporter en bon père de famille. « Un père de famille qui surprend son jeune de 17 ans en train de boire une bière peut lui passer un savon, le punir d’une quelconque façon, mais sûrement pas appeler la police. » La FJA, de son côté, applique la loi telle qu’elle est et s’évite, de la sorte, toute poursuite judiciaire. « Nous n’avons jamais utilisé ce règlement-là et on existe depuis 1972. Vu que les gens s’en viennent chez nous, on a suivi nos règlements. » Des règlements qui sont placés en annexe du protocole et qui pourraient changer lors de la tenue du prochain événement. « Un protocole peut changer d’année en année. Il y a place à modification et à amélioration. »

Cette décision in extremis de la FFT n’a pas permis au CJNO de trouver un consensus. « Le CJNO ne refuse pas la participation des jeunes des T.N.-O. pour toujours, mais seulement cette année, parce que la FFT a refusé le protocole deux semaines avant l’événement, indique Renée Lévesque. C’est nous prendre un peu à la dernière minute. » Le directeur général de la FFT reconnaît qu’il aurait pu exprimer plus tôt son point de vue. Selon ses dires, les T.N.-O. pourraient, à l’avenir, mettre sur pied des activités pour les jeunes qui relieraient les trois territoires du Nord. « Je parle avec le Yukon depuis près de deux ans d’un échange possible. Mais ce n’est pas à nous de décider ce que les jeunes vont faire. » L’un des participants, Pierre-Luc Gaudreault, a mentionné qu’il n’avait pas été consulté par la FFT pour la prise de décision et qu’il aurait aimé faire partie du processus.