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le Vendredi 8 février 2002 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Éducation

Dans les valises

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L’automne dernier, la commissaire aux langues des TNO, Fibbie Tatti, se joignait à la gouverneure générale du Canada, Adrienne Clarkson, pour une visite d’État en Russie. Elle a aussi été invitée par l’Université de Tokyo à participer à une conférence sur les langues qui se tiendra en février. « C’est une merveilleuse façon de faire notre promotion, pas seulement en tant que Canadiens, mais aussi en tant qu’Autochtones, et de parler de la spécificité du Nord », croit Mme Tatti.

C’est avec beaucoup d’émotions et la tête pleine de souvenirs que Fibbie Tatti parle de son voyage en Russie. Celle-ci a eu à prononcer une allocution devant la femme du président Vladimir Poutine sur les langues et leur préservation. « Lorsque Mme Poutine a fait sa représentation, elle parlait de comment la langue anglaise faisait des intrusions dans la langue russe et à quel point elle pouvait diluer le russe », se souvient la commissaire.

Après cinq jours passés dans la capitale russe, la délégation s’est rendue dans la communauté de Salekhard, dans le Nord du pays. « En survolant la région, c’était comme voir le delta du Mackenzie », dit-elle. Cette petite communauté, comptant plusieurs autochtones, renferme 22 % des ressources mondiales en gaz naturel. « Les gens, là-bas, étaient intéressés de savoir comment on développe des ressources en gardant en tête les enjeux environnementaux. Comme nous, ils ont le pergélisol et l’environnement y est fragile. C’est une région très sensible aux changements climatiques. C’était très intéressant de parler des enjeux qui affectent les deux pays », raconte celle qui dit s’être sentie comme chez-elle dans cette petite communauté, y mangeant des mûres, des canneberges et… du caribou (appelé renne en Europe)!

Cependant, le Canada n’avait pas vraiment de réponses à apporter aux Russes. « Il s’agissait d’une occasion, pour les Russes, d’exprimer leurs préoccupations et de les mettre à l’avant-scène. C’est d’ouvrir le dialogue qui était nécessaire. Une chose que l’on remarque, c’est que ce qui se passera chez eux nous affectera aussi », de croire celle qui s’est ensuite rendue dans la ville de Saint-Pertersbourg, joyau culturel de la Russie.

Quant à la polémique causée au Canada par les voyages de la gouverneure générale et les dépenses qui y sont reliées, Fibbie Tatti croit que ces visites d’État sont importantes. « Elle représente vraiment le Canada sous son plus beau jour. Elle connaît beaucoup de choses et a une grande compréhension des cultures. Elle était traitée avec les plus hauts égards. Elles met vraiment le Canada à l’avant-scène », dit-elle.

Quant à la perception que la population russe a du Canada, Mme Tatti souligne le fait que le Canada est vu comme un pays qui cherche la paix et qui fonctionne… par gouvernement de consensus. « Une personne est venue près de nous et m’a dit que les Canadiens sont vus comme des gens qui aiment la paix. Mais cette personne m’a dit savoir qui nous étions vraiment: elle avait regardé la série du siècle en 1972 ! », raconte la commissaire.

Tokyo

Le 14 février, c’est vers Tokyo que Fibbie Tatti se dirigera. « L’Université de Tokyo m’a approchée. Il y a cinq personnes d’Amérique qui s’y rendent. On nous a demandé de prendre part à des discussions sur les langues, les lois sur les langues et les bons moyens de préserver les langues », explique celle qui sera accompagnée d’une personne du Yukon, d’un Navajo, d’un Albertain et d’une personne d’Hawaii.

Plus que six mois

Il reste donc six mois au mandat de Fibbie Tatti à titre de commissaire aux langues officielles et son agenda demeure chargé. « Au cours de la dernière assemblée, les députés ont mentionné qu’ils voulaient faire des ajustements au Commissariat et nous devons préparer le bureau à ça. Je pense qu’ils ont en tête de mettre tous les commissaires dans un même bureau », d’expliquer celle qui veut aussi reconnaître l’apport de plusieurs personnes à son travail au cours des trois dernières années et demie.

Quant à la Loi sur les langues officielles qui a été révisée et adoptée l’automne dernier, Mme Tatti se garde toujours d’effectuer des commentaires sur le sujet. « C’est une des choses que je ferai au cours des six prochains mois. Il y aura une réponse de la part de ce bureau et beaucoup de questions seront abordées à ce moment-là ».