Avec plus de 60 espèces exposées, la Nature’s North Wildlife Gallery offre une expérience unique mêlant conservation, éducation et art.
Cristiano Pereira
IJL – Réseau.Presse – L’Aquilon

Ouverte depuis un peu plus d’un an, la Nature’s North Wildlife Gallery commence à devenir l’un des lieux les plus appréciés par les touristes visitant Yellowknife pour les aurores boréales et à la recherche d’activités à faire pendant la journée. Comme le décrit René O’Reilly, guide passionné.e de la galerie, « la plus grande réaction qu’on reçoit, c’est quand les gens ouvrent la porte : tout le monde dit “wow” ».
La Nature’s North Wildlife Gallery essaie d’offrir une expérience où la taxidermie devient une forme d’art célébrant la biodiversité du Nord. Fondée par Greg Robertson et son frère Dean, la galerie transforme la faune locale en œuvres captivantes, combinant esthétique et pédagogie.
Après 45 ans dans la taxidermie, M.Robertson a fait un choix audacieux en fermant son entreprise pendant deux ans pour se consacrer à cette nouvelle aventure. « Cette galerie était en préparation depuis sept ans, explique-t-il. Cela prenait trop de temps, alors j’ai dû m’y consacrer à plein temps pour qu’elle ouvre. »
Parmi les pièces maitresses, les ours hybrides, croisement rare entre grizzli et ours polaire, suscitent une fascination particulière. « Les ours polaires vont commencer à avoir des difficultés à maintenir leurs populations. Nous pourrions assister à une nouvelle adaptation… peut-être une nouvelle sous-espèce », observe Greg Robertson.

La galerie met un point d’honneur à intégrer des pratiques respectueuses de l’environnement. Greg Robertson précise que la majorité des spécimens proviennent de chasseurs et trappeurs autochtones ou de dons du gouvernement. « Environ 85 % des espèces sont achetées auprès de chasseurs et trappeurs autochtones », explique-t-il. En privilégiant les animaux entiers, congelés, l’équipe garantit une précision dans le travail de taxidermie.
Pour René O’Reilly, qui offre ses tours en français, l’importance de transmettre cette richesse écologique est une priorité. « J’ai grandi ici, j’ai passé beaucoup de temps à l’extérieur avec ma famille », raconte-t-iel. « J’ai eu la chance d’apprendre de beaucoup de monde qui avait une profonde connaissance et un profond respect pour la nature, pour les animaux. » Ce lien intime avec le territoire nourrit son désir de partager ses connaissances : « J’aime interagir avec les touristes, répondre à leurs questions et élargir leurs horizons sur ce que sont les TNO. »
Les visiteurs ont souvent des coups de cœur pour certaines espèces. « Clairement, les ours polaires, ça attire beaucoup de monde », affirme-t-iel. « Ce n’est pas quelque chose que tu aurais la chance de voir juste n’importe où. Et les bœufs musqués, eux aussi, reçoivent beaucoup de grandes réactions. Leur dynamisme et leur réalisme impressionnent. »
Au-delà des expositions, la galerie propose des visites guidées et des supports en plusieurs langues. « On a aussi un livret traduit en français », précise le.la guide. Ce livret riche en informations permet aux visiteurs de mieux comprendre la faune locale et ses spécificités. « Même des personnes qui habitent ici depuis longtemps nous disent qu’ils ont appris des choses nouvelles », ajoute-t-iel.

Ses fondateurs envisagent déjà d’élargir l’espace. « Les Territoires du Nord-Ouest possèdent une biodiversité exceptionnelle grâce à leurs cinq écosystèmes », note Greg Robertson. Parmi les projets se trouvent l’ajout de mammifères marins, de squelettes articulés et de dioramas encore plus détaillés pour explorer cette richesse.
En parallèle, Greg Robertson et René O’Reilly espèrent attirer encore plus de visiteurs grâce à leurs efforts pour rendre la galerie accessible et inclusive. « Moi, ça me fait plaisir de parler au monde en français, confie-t-iel. Si on sait qu’il va y avoir un groupe qui s’en vient une journée en particulier, on peut s’assurer que je sois là pour les accueillir. »
Changer la perception de la taxidermie reste au cœur de cette initiative. « Beaucoup de gens imaginent la taxidermie comme une tête accrochée au mur ou une peau sur le sol », déclare M. Robertson. « Nous voulons montrer le côté artistique de la taxidermie, que les gens ne voient pas souvent. »