Pour son spectacle dans la capitale ténoise, le musicien de la Nouvelle-Écosse promet des arrangements plus dynamiques et plus rocks que d’habitude.
IJL – Réseau.Presse – L’Aquilon
Cela semble être l’un des évènements les plus attendus de la communauté francoténoise : P’tit Belliveau amène sa mosaïque pop à Yellowknife pour un spectacle unique, le 28 octobre, au Bear’s Den & Raven’s Nest Mess (édifice FOIN). Le spectacle a lieu dans le cadre des Coups de cœur francophones et la salle doit être complète.
L’artiste indépendant qui vient de la Nouvelle-Écosse se fait remarquer depuis trois ans grâce à une musique qui démarre de la pop, mais qui glisse à droite et à gauche, mêlant différentes esthétiques et créant un cocktail sonore très coloré et original.
Dans une entrevue accordée à Médias ténois, l’artiste avertit toutefois que sa musique sur scène adopte un autre style que celui que l’on connait à travers ses disques. « Le show live est assez différent des enregistrements en termes d’arrangements et de vibes », détaille l’artiste. Sur scène, dit-il, les chansons prennent une dimension plus dynamique « plus rock, pour boire de la bière ».
Il explique que le contexte des concerts est différent de la solitude du studio et que lorsqu’il se prépare à jouer devant une salle pleine de gens, son intention est de semer la fête et de faire en sorte que les personnes s’amusent.
« Quand tu écoutes une chanson dans tes écouteurs, c’est pas le même contexte que […] quand t’es au bar et que tu veux boire de la bière et t’amuses à danser », ajoute-t-il.
Le musicien dit voir ça « comme deux choses à part ».
Entre scène et studio
Sur scène, ils sont cinq musiciens décidés à instaurer une ambiance festive. « C’est de la good time music », lance P’tit Belliveau. Cette transformation lui semble parfaitement normale : « C’est ma manière de montrer le stuff que je fais chez nous dans mon studio, caché à 3 h du matin », avoue-t-il.
De son nom civil Jonah Guimond, P’tit Belliveau, admet également que les concerts et les tournées peuvent être des moments de plaisir, mais que ce qui le motive en tant que musicien n’est pas vraiment de monter sur scène. Ce qu’il aime, c’est la solitude créative dans le studio.
Pour lui, même si les concerts sont un bon prétexte pour s’amuser, il ne manque pas de souligner qu’il prend cela au sérieux ; surtout parce que le public paye pour le voir, ce qu’il respecte beaucoup.
Il avoue également qu’il se sent chanceux de pouvoir donner des concerts et avoir son public, mais c’est aussi un moyen de rendre sa vie viable et son activité rentable pour pouvoir ensuite passer une saison enfermé dans le studio. « Je fais tout le reste pour être capable d’être en studio. Je suis plus le genre de 1 h-3 h du matin dans mon studio. Ça, c’est vraiment plus ma personnalité », confie le chanteur.
Ce gout pour le studio semble naitre d’une urgence créative : « Quand je suis en tournée pour deux ou trois semaines, et que je rentre à la maison, je sens que ça m’a vraiment manqué. Puis là, personne ne va me voir pour cinq jours parce que je vais juste être stock dans mon studio. C’est vraiment quasiment comme un besoin de manger ou boire. »
« C’est devenu une obsession depuis ce temps-là »
Le processus de création dans la solitude de son laboratoire musical remonte à loin. Il avait quatorze ans lorsqu’il a découvert qu’il pouvait faire de la musique chez lui avec son ordinateur. Et c’est rapidement devenu sa grande passion.
« Quand j’ai réalisé que moi, tout seul, chez nous, à la baie Sainte-Marie, en Nouvelle-Écosse, dans un petit village de rien, j’étais capable de faire toutes mes chansons au complet, tout seul, sur mon ordinateur, ça a vraiment ouvert quelque chose de huge en moi. Puis c’est devenu une obsession depuis ce temps-là », confesse-t-il.
« Aussitôt que j’ai commencé à faire des beats, j’allais même plus à l’école, je n’allais pas à l’école secondaire, je n’allais pas à mes classes, et tout ce que je voulais faire, c’était de faire de la musique. Puis ça n’a jamais changé. »
Les propos de l’artiste ont été édités à des fins de clarté ou de précision
Retrouvez la version audio de l’entretien de P’tit Belliveau avec Alexandre Beaudin sur les ondes de Radio Taïga.