Il reste mieux à faire
Il y a de cela trois semaines jour pour jour, l’incendie le plus proche de la capitale ténoise était à 42 km.
Assurément, il n’y avait pas de quoi s’alarmer.
Il y a de cela deux semaines jour pour jour, l’incendie le plus proche de Yellowknife était à 35 km de la ville.
« Dettah, Ndilo et Yellowknife ne sont actuellement pas menacés par cet incendie », lisait-on dans un communiqué du 10 aout.
Aujourd’hui, à quelque 15 km au plus près de Yellowknife, la menace de l’incendie a forcé une vingtaine de milliers de personnes à quitter la capitale et à trouver refuge auprès des communautés voisines.
Des milliers de familles qui tentent tant bien que mal de continuer de vivre décemment, ayant laissé leurs biens, essentiellement, leurs vies, derrière elles. Deux dizaines de milliers d’individus subsistent au gré des mains tendues par leurs hôtes, et ce dans des situations peu favorables, particulièrement stressantes.
« Nous ne pouvons tout simplement pas concevoir des programmes, des politiques ou des lignes directrices pour répondre à une situation à laquelle nous n’avons jamais été confrontés auparavant », lançait Mme Wawzonek.
Quelque chose semble ne pas fonctionner avec cette déclaration.
Les Ténoises et les Ténois méritent mieux que des phrases vagues et autres rétropédalages quant à l’implication du gouvernement dans leur sécurité et leur bienêtre… de leur survie.
Le contexte climatique est pourtant bien connu. C’est le Nord, le climat y est rude, et les exemples de désastres climatiques ne sont pas ce qui manque, entre les débâcles annuelles de Hay River et les incendies dont nous sommes au courant depuis bien longtemps.
Il y avait mieux à faire pour anticiper cette crise, et il y a certainement mieux à faire pour assurer la sécurité des résidentes et des résidents des Territoires du Nord-Ouest. Mieux que de quasiment laisser livrés à leur sort celles et ceux qui ont « évacué par leur propre moyen », soit l’écrasante majorité de la population.
Il reste du temps. Espérons – et agissons pour – que ce temps servent à la mise en place de ressources concrètes du gouvernement et des instances décisionnaires afin d’alléger le fardeau déjà ô combien lourd des victimes de ces temps difficiles.