Xàgots’eèhk’ò, c’est le nom que portera la première revue universitaire des Territoires du Nord-Ouest. Les chercheurs, les étudiants, les artistes et les membres de toutes les communautés du territoire sont invités à participer au lancement du journal, dont le premier numéro sortira en fin d’année 2022 et portera sur le thème de l’éducation dans le Nord.
Lambert Baraut-Guinet
IJL – Réseau.presse – L’Aquilon
Le Collège Aurora, future Université Polytechnique des Territoires du Nord-Ouest, devrait inaugurer cette année son premier journal universitaire. Ce dernier sera consacré aux cultures et récits autochtones et s’appellera Xàgots’eèhk’ò, « feu de camp » en tli cho.
La transformation du Collège Aurora en Université Polytechnique, prévue en 2025, a pour but de donner un second souffle à l’enseignement supérieur dans les territoires du Nord canadien. À l’image de la nouvelle Université du Yukon, renommée en 2020 avec le même objectif, la future université des TNO cherchera à se faire une place dans le monde académique, notamment grâce à son futur journal universitaire.
Si inciter ses chercheurs et les étudiants à publier dans des revues scientifiques à travers le monde s’avère primordial pour attirer les projets et les financements universitaires, créer son journal permet à l’université de mettre de l’avant les projets et les cultures qui la nourrissent. Conjointement édité par le Collège Aurora (puis par la future Université Polytechnique), le Centre Dechinta pour la recherche et l’apprentissage, et le centre de recherche Hotiì ts’eeda, le journal « devrait être publié à une fréquence de deux à trois numéros par an », selon la responsable du programme, Dre Pertice Moffitt.
L’objectif de la revue est de réunir, au sein d’une même revue universitaire, des articles scientifiques soumis à un comité de lecture (le plus haut niveau de validation de travaux scientifiques) et des contenus qui seront, eux, soumis à des comités dits « relationnels ». Dre Pertice Moffitt explique : « Lorsque les gens soumettront des articles ou du contenu pour le journal, ils pourront demander l’un ou l’autre. »
Depuis très longtemps, explique Dr Moffitt, « les membres des peuples autochtones se rassemblent, se racontent leurs histoires, cherchent la chaleur, cuisinent, ou font de nombreuses autres activités autour des feux de camp. » Donner un espace aux personnes qui souhaiteraient utiliser ce nouvel espace pour raconter ces processus d’échange, c’est ce qui a nourri l’envie du petit groupe à l’origine du projet.
Comme l’explique Dre Moffitt, de nombreuses personnes expriment depuis plusieurs années le besoin d’avoir leur propre journal aux TNO. « La transformation du collège en université nous a semblé un bon moment, explique-t-elle. Nous avons donc monté un groupe et réussi à obtenir une bourse du Conseil national de la recherche en sciences sociales. » Grâce à cet argent, le petit groupe a réussi à recruter des chercheurs et des étudiants pour coordonner le projet, pour gérer les délais dus à la pandémie, et pour « mettre en place ce que les gens souhaitaient voir émerger comme journal universitaire. »
Le premier numéro du journal devrait donc paraitre d’ici à la fin de l’année. Les soumissions doivent être envoyées avant le premier avril, sur le thème de l’éducation dans le Nord. Toutes les personnes intéressées à l’idée de partager leurs connaissances sur l’éducation sont invitées à se manifester, comme le souligne le comité éditorial : « Les universitaires, les artistes, les chercheurs, les jeunes, les membres de la communauté, les ainés et les détenteurs de savoirs autochtones [sont invités] à soumettre des articles de recherche originaux, des articles théoriques, des œuvres d’art sur tout support, des critiques de livres et des savoirs communautaires en vue de leur publication dans son numéro inaugural. »
La date limite de soumission pour le premier numéro est le 1er avril 2022. Le site Internet du journal rappelle que tous les types de contenus peuvent être d’intérêt pour le comité éditorial. « Cela peut être des essais écrits ou en images, un article de recherche, une interview, ou n’importe quelle œuvre d’art que l’on peut publier en ligne », peut-on lire sur le site. Le site souligne également que le comité éditorial est disponible pour discuter des potentielles soumissions avec les personnes intéressées.