La Coalition contre la violence familiale dépose 42 recommandations pour mettre fin à la violence familiale aux T.N.-O.
L’une des premières constatations du rapport La violence familiale aux T.N.-O., un sondage sur les coûts, les services, la collecte de données et les solutions, dévoilé le 9 décembre dernier par la Coalition contre la violence familiale, évoque assez durement la réalité du Nord : la violence familiale, selon toute vraisemblance, est une réalité normale et intergénération-nelle pour la population ténoise. Ce constat est parmi une série d’observations, qui dépeignent le portrait de la violence familiale aux T.N.-O., recueillies à travers un vaste sondage auquel ont participé 118 personnes. Les 42 recommandations issues de ce sondage seront traduites en plan d’action dès le mois d’avril prochain.
Les répondants, représentant 64 groupes, organismes ou agences plongées en plein cœur de la problématique, ont majoritairement exprimé leur inaptitude à faire face à l’ampleur de la situation. Cette incapacité s’exprime autant par le manque de financement que par les limites du système judiciaire et le besoin de politiques et d’un protocole entre les ministères et les agences non gouvernementales. « Nous voulons un plan d’action qui soit informatif, co-opératif, près des gens et qui demandera la participation des élus, afin de développer une approche systémique à la violence familiale », a indiqué la directrice du Conseil sur la condition de la femme et présidente de la Coalition, Barbara Saunders. Les lacunes et les constatations révélées dans le rapport vont nous aider à y parvenir. »
La Coalition veut tâter le terrain de la législation, pour modifier un réflexe largement répandu dans un contexte de violence familiale. « Nous avons fait des recherches précédemment sur la violence familiale, qui ont révélé que ce devrait être l’abuseur qui quitte le domicile et la communauté, ce qui permettrait aux enfants de rester chez eux », a mentionné Barbara Saunders. Le groupe veut également plus de services pour les agresseurs.
Les membres de la Coalition estime qu’il est temps de mettre sur la sellette ce dossier, alors que la création d’un agenda social par le gouvernement démontre la bonne volonté des élus. « Les problèmes sociaux sont souvent mis de côté, au profit des priorités politiques et économiques, a mentionné l’un des porte-parole de Lutra Associates de Yellowknife, le consultant qui a obtenu le contrat du plan d’action. L’engagement face à un agenda social démontre que cette question est devenue prioritaire. » Le consultant a d’ailleurs demandé à 43 élus de divers paliers gouvernementaux de signer un protocole d’entente. Tous les députés de l’Assemblée législative ont déjà apposé leur signature.
Le rapport recommande, entre autres, un financement adéquat des services, la création d’une politique interministérielle sur la violence familiale, l’accessibilité de services de soutien et la poursuite de l’éducation auprès de la population des T.N.-O. Une dizaine de recommandations concernent les centres d’hébergement, entre autres une augmentation du financement, une meilleure répartition de celui-ci et l’ouverture d’un centre dans chaque communauté des T.N.-O. La Coalition veut aussi que chaque employé du système judiciaire reçoive une formation sur la violence familiale et que les centres correctionnels offrent plus de services pour les agresseurs, comme des programmes de prévention et de rechute. La prévention auprès des enfants est aussi à l’ordre des priorités. La Coalition veut que les programmes de soutien et d’éducation pour les enfants soient offerts dans les écoles.
Ce rapport s’appuie sur des recherches réalisées au cours des dix dernières années. Le dernier plan d’action sur la violence familiale a été en vigueur de 1986 à 1989. La Coalition et Lutra Associates prévoient mettre sur pied un atelier de travail en février prochain afin de réviser la première version du plan d’action. Le public est convié à donner son appui à ce plan d’action, en appelant au 1-888-234-4485.