Le Comité spécial sur la révision de la Loi sur les langues officielles des T.N.-O. fait état de l’évolution du dossier à l’Assemblée législative.
Intitulé « Un territoire aux voix multiples », le document fait état de la situation actuelle des langues et des différentes recommandations entendues lors des consultations des communautés. Le rapport d’étape fournit aussi neuf orientations possibles pour amorcer un changement.
Parmi les neuf orientations, on retrouve un rallongement du préambule de la Loi afin d’y inclure les rôles et les responsabilités des communautés, la valeur de la diversité linguistique, la responsabilité partagée des communautés linguistiques et des gouvernements, la nécessité de systèmes efficaces et durables et la « nécessité d’une variété d’approches concernant la revitalisation des langues ».
Selon le rapport, la Loi doit être révisée pour régler le dossier de la portée de son application, l’obligation de rendre des comptes par la création d’une agence responsable de la mise en œuvre de la Loi, et le rôle du Commissariat aux langues. On retrouve aussi une amélioration des politiques et règlements, les droits en matière de langues autochtones, l’éducation dans les langues autochtones, l’investissement à long terme dans les programmes et services et une clarification des structures administratives pour la livraison de ces services.
En plus d’avancer la possibilité de la désignation d’un ministre pour les langues « pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté », le président du comité spécial, Steven Nitah, souligne « qu’il ne faut pas juste regarder la Loi sur les langues officielles, mais aussi la Loi sur l’Éducation et les différentes politiques qui gouvernent la Loi. Dans le rapport final, nous ne ferons pas seulement des recommandations pour des changements, nous trouverons aussi les coûts associés à ces changements et si ça coûte plus cher qu’actuellement, où est-ce que l’on trouve l’argent ».
Les différentes propositions apportées par la communauté francophone et la Fédération Franco-TéNOise se retrouvent aussi dans le rapport d’étape, dont la création d’un guichet unique pour les services gouvernementaux en français. « Ça été considéré sérieusement par le comité et ça pourrait se retrouver comme recommandation dans le rapport final », de souligner Steven Nitah. Ce rapport est attendu pour le printemps 2003.
Parmi les autres recommandations de la communauté francophone qui figurent dans le rapport d’étape, on retrouve l’amélioration des services médicaux en français, le retour de la ligne sans frais pour les services en français, la demande d’efforts pour offrir des services en français de la part de l’industrie, une diminution du nombre d’élèves requis pour fournir certains services éducatifs comme un gymnase, une étude approfondie du financement du fédéral et l’amélioration des services en français du côté de Fort Smith.
Au fil de ses consultations, le député Steven Nitah a dit remarquer un regain d’intérêt pour les communautés en ce qui a trait à la revitalisation des langues. « Les gens ont peur qu’une fois leur langue disparue, elle le soit pour toujours. Nous avons déjà perdu des bases de connaissance », signale-t-il.