Aujourd’hui, je vous annonce que je pars en voyage pour quelques semaines. C’est ma dernière semaine avant le grand départ, et au cours des prochaines semaines, mes chroniques vous parviendront de l’étranger. Je ne peux pas vous dire encore d’où exactement, car étant donné la situation mondiale actuelle, tout dépendra.
Quand j’étais jeune, j’avais alors quinze ans, j’ai eu le bonheur d’habiter Rome pendant un an. J’y étudiais dans un lycée français. Pendant les congés et les vacances, nous avons arpenté l’Italie du haut en bas. Ce pays a pris une grande place dans mon cœur : Florence, Venise, Padoue, Amalfi, Sienne et Rome, ville de mon séjour, de mon adolescence, de mes amours.
Quand je suis revenue, on m’a donné un conseil que j’ai toujours suivi. On m’avait dit : « Ne parle pas de ton voyage. Cela ennuie les gens. Souvent, ils démontrent une certaine envie. Ne parle de tes voyages qu’aux personnes qui te posent des questions, qui sont vraiment intéressés par tes expériences de voyage ». J’ai alors trouvé que cela était juste et bon et j’ai adopté ce comportement. Cependant, si vous me permettez de passer outre cette attitude que j’avais adoptée au cours des ans, je vous entraînerai dans mon sillon, lors de mon périple en Asie. Ainsi que je vous l’ai déjà dit, je ne sais pas trop comment ce périple se déroulera. Il sera certainement rempli de rebondissements, de surprises, d’aléas et de péripéties.
Donc, mon amour des voyages a débuté alors que j’avais quinze ans. Je fus alors marquée du fer rouge du désir de la découverte qui ne m’a ensuite jamais quittée. Quand on regarde la télé, qu’on lit les journaux, écoute la radio, on apprend que les gens ont maintenant peur de voyager. Depuis le 11 septembre, les gens n’osent plus s’aventurer trop loin de chez eux et surtout, ils n’osent plus prendre l’avion. Dommage! Même si les images atroces de cette journée maudite ont marqué à jamais les esprits, je ne crois pas qu’ils soit plus dangereux de se déplacer en avion que ce ne l’était avant ce jour. Ce l’est sans doute moins. Les mesures de sécurité ont été améliorées. Les avions sont inspectés comme jamais. Cela n’entre donc pas en considération pour moi, pour le moment, du moins. Quand je suis allée en Italie, à l’époque, l’avion demeurait un moyen de transport controversé et surtout, très rare. Les gens prenaient plutôt le bateau pour effectuer la traversée. C’est ainsi que je suis allée en Europe. En effet, j’ai pris un transatlantique de Montréal jusqu’au Havre, en France. Souvenir impérissable! Sans doute est-ce pourquoi que je rêve toujours d’effectuer à nouveau une telle traversée. Au retour, j’ai découvert un nouveau moyen de transport : l’avion. Redécouverte. La rapidité de ce bolide efface temporairement le souvenir du luxe du transatlantique. Décidément, ce voyage aura eu tous les avantages, côté découvertes. Et depuis, j’ai la piqûre. Toujours prête à décoller. Que ce soit dans la nature sauvage du Nord, la brousse du Sud. les rizières ordonnées du Sud-Est asiatique. Le monde m’interpelle, le monde m’appelle, le monde m’intrigue. Le monde me fait peur, aussi.
Vous me pardonnerez donc de ne pas suivre le conseil qu’on m’avait donné dans ma toute prime jeunesse de ne pas parler de mes voyages. Je vous en parlerai en général, juste assez pour vous donner le goût de prendre votre sac à dos et de décoller à votre tour. Juste assez pour vous faire sentir l’exotisme et les effluves des épices et autres fleurs exotiques, juste assez pour vous donner envie d’aller voir ailleurs, loin, là où tout est si différent et où tout est pareil à la fois. Là où tout comme ici, les gens vivent et meurent à leur manière. Là où, tout comme ici, ils se déplacent et se nourrissent, à leur manière. Là où tout est à la fois si pareil et si différent.
J’espère réussir à vous transmettre quelques-unes des émotions ressenties, le tout sans prétention, cela va de soi. Je vous dis donc au revoir et la semaine prochaine, si tout va bien, je serai…en Thaïlande, pays de Bouddha, de temples et de sourires.
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